Paymal Léa

Design de qualités expérientielles alternatives et non utilitaires pour les technologies de la maison intelligente. Thèse sous la direction de James Auger (CRD), co-encadrée par Sarah Fdili Alaoui (LISN UP-Saclay, UAL, London) et Sarah Homewood (HCC, University of Copenhagen). Depuis Septembre 2023.

Design de qualités expérientielles alternatives et non utilitaires pour les technologies de la maison intelligente

 
Résumé de la thèse

Les technologies médiatisent nos expériences de vie. Au cours des dernières décennies, les technologies de pointe ont été de plus en plus intégrées dans le contexte domestique grâce à l'introduction de dispositifs électroniques automatisés, communément appelés objets intelligents. Ces objets, et par extension les maisons qui deviennent intelligentes grâce à leur fonctionnement, sont généralement designé avec des qualités orientées vers les objectifs plutôt que vers l'expérience. Les chercheurs en design ont fait valoir que le processus d'automatisation réduit les possibilités en raison de l'extrême réduction de la complexité inhérente aux systèmes de détection et d'actionnement (Dourish, 2001 ; Hendren, 2020). En utilisant le design comme méthodologie, je propose d'aller au-delà des notions typiques d''intelligence' véhiculées par le progrès technologique pour explorer les expériences alternatives que les objets domestiques intelligents peuvent offrir.

À l'intersection de la recherche en design et de la technologie informatique, le domaine de l'Interaction Humain-Machine (IHM) étudie la manière dont les humains interagissent avec les ordinateurs. Les chercheurs en IHM ont étudié comment les approches de design pouvaient faciliter des interactions plus agréables ou plus complexes entre les personnes et les ordinateurs, en mettant particulièrement l'accent sur les contextes de la vie quotidienne. Le design critique, par exemple, permet de parler des implications des technologies numériques (Dunne, 1999). Le design spéculatif, quant à lui, permet de penser l'avenir tout en critiquant les pratiques actuelles (Auger, 2013). Ces approches offrent d'autres façons de penser le rôle de la technologie et son impact sur la vie humaine, en remettant en question les récits dominants du 20e siècle et les imaginaires corporatifs omniprésents qui définissent les notions contemporaines de maison intelligente.

Les maisons intelligentes, « smart-home », offrent une expérience spécifique de l'automatisation en réduisant l'écart entre un désir humain et sa satisfaction. Les technologies intelligentes sont actuellement conçues pour la réalisation d’une tâche, mais pas pour offrir une expérience plus riche ou plus significative de celle-ci. À mesure que les capteurs et l'informatique progressent, le rôle de l'humain dans ce processus se réduit de plus en plus, ce qui soulève des questions fondamentales sur ce qui peut être détecté, sur la précision des informations capturées et sur des problèmes plus complexes qui pourraient résulter de désirs contradictoires, par exemple, dans une maison partagée.

Le projet de recherche commencera par une enquête, au moyen d'études empiriques et de méthodes de design ethnographique, sur les expériences actuellement offertes par les technologies de la maison intelligente et les attitudes culturelles et historiques à l'égard de la technologie qui ont influencé leur développement (Jasanoff, 2015). Cela servira de base à l'élément de recherche central du doctorat - une approche de design basée sur la pratique qui vise à développer des scénarios et des expériences critiques et alternatifs en matière de maison intelligente. Cet aspect sera soutenu par l'expérimentation des dernières technologies informatiques physiques, telles que les systèmes rendus interactifs par des capteurs complexes, l'intelligence artificielle et les techniques d'apprentissage automatique. La nouvelle contribution de cette recherche est l'application de ces technologies, combinée à la reconnaissance d'une idée plus compliquée et plus nuancée de l’humain et de l'interaction humaine.


Directeur de thèse :
AUGER James (CRD), ED SSH n°629 de l’Université Paris-Saclay à 50%.
Co-encadrant :
FDILI ALAOUI Sarah (LISN), de l’Université Paris-Saclay et University of the Arts London (UAL) à 30%.
HOMEWOOD Sarah (HCC) de l’Université de Copenhague à 20%.

Modalité et sources de financement :
Thèse en recherche-projet, en 3 ans, financée par l’École Normale Supérieure Paris-Saclay via un contrat doctoral spécifique normalien (CDSN).

Date d'inscription en thèse : Septembre 2021.


 Curriculum Vitae 

CV Français


Publications

2024

  • Léa Paymal and Sarah Homewood. 2024. Good Days, Bad Days: Understanding the Trajectories of Technology Use During Chronic Fatigue Syndrome. In Proceedings of the CHI Conference on Human Factors in Computing Systems (CHI ’24), May 11–16, 2024, Honolulu, HI, USA. ACM, New York, NY, USA, 10 pages. To be published.

2023

  • Léa Paymal and Sarah Fdili Alaoui. 2023. Physicalizing loops. In Proceedings of the 15th Conference on Creativity and Cognition (C&C '23). Association for Computing Machinery, New York, NY, USA, 465–477. Award: Honorable Mention. +