Les Ontonautes par Aurélien FOUILLET

Les métiers d’art, une écosophie pratique.

Prix La Pensée, Fondation Atelier d’Art de France, 2020.

Au travers du territoire dessiné par les métiers d’art, cet ouvrage interroge de nouvelles formes de relations aux objets. L’étude des imaginaires de l’artisan, la portée des gestes, les différences entre travail et oeuvres amènent à penser les premières bases d’un traité d’ontonautique.

Les objets « sémiophores » (1) de Proust, « les modes d’existences » de Souriau, le « sacré dans la vie quotidienne » de Michel Leiris, et les « imaginaires matériels » de Bachelard sont les premières expressions de ce rapport étroit entre l’ontologie et l’ontophanie. Les artisans d’art sont un exemple emblématique de ce que peuvent être des ontonautes, cultivant l’infinité des gestes et des paroles de l’antropoietes

C’est ensuite une formulation d’une écosophie pratique. La nécessité, d’abord, de repenser notre relation aux objets et de leur reconnaître le statut de vivants non-humains non biologiques; ensuite, c’est la nécessité d’envisager les artisans d’art comme diplomates pour les relations à renégocier avec les objets ; enfin, c’est le déploiement d’un corps-ouvert — et non plus d’un corps frontière —,  expression de la vie comprise comme relation et continuité, comme relation transitive. Ce sont tous ces éléments qui ouvrent la voie à la constitution d’un manifeste des ontonautes et à la possibilité d’une recherche collective des ontofictions à venir.

Un ouvrage est à paraître aux éditions Atelier d’Art de France, Juin 2021.
Cf Fouillet Aurélien, Grégoire Axelle, « Esquisse d’une méthode d’élaboration des onto-fictions », Sociétés, 2020/2 (n° 148), p. 73-92. DOI : 10.3917/soc.148.0073. + 


(1) Je reprends ici, dans un contexte différent, l’expression de Krzystof Pomian, citée par Marta Caraion dans son récent et très riche ouvrage Comment la littérature pense les objets, éditions Champ Vallon, 2020, p. 102.